Adieu les cons [coup de cœur]
21/10/2020
Si l'offre cinématographique est amputée des blockbusters américains depuis la réouverture des cinémas, le public n'est pas sevré pour autant de films de qualité. Il faut d'ailleurs saluer les distributeurs qui prennent le risque de sortir leurs films pendant une période économique compliquée. Grâce à eux, les cinéphiles peuvent se délecter de Adieu les cons, le nouveau long-métrage de Albert Dupontel. Plus qu'un film, une petite pépite !
Lorsqu'elle avait quinze ans, Suze Trappet (Virginie Efira) a été forcée d'abandonner un enfant. Lorsque vingt-huit plus tard cette dernière apprend qu'elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de cette progéniture qu'on lui a arraché. Dans le même temps JB (Albert Dupontel), quinquagénaire mit au rebut par la société tente de se suicider. Les chemins des ses deux êtres au bout du rouleau se croisent fortuitement et, accompagnés d'un archiviste aveugle haut en couleur (Nicolas Marié), ils se lancent dans une quête désespérée.
CRITIQUE ACERBE ET JUBILATOIRE
Comme à son habitude, Albert Dupontel à réuni une flopée d'acteurs talentueux – certains sont des habitués des films du réalisateur – pour servir son propos ; le résultat, en terme d'interprétation, atteint donc des sommets (mentions spéciales à Nicolas Marié pour le versant comique et à Jackie Berroyer pour la touche poignante). Comme à son habitude également, le cinéaste offre une critique de notre société acerbe et jubilatoire et règle son compte au jeunisme, à la police (un motif récurrent dans l’œuvre du cinéaste) et à la déshumanisation des rapports générée par les écrans.
BONJOUR L'ÉMOTION
Mais si le cinéphile fan de l'univers si particulier – et si jouissif – de Albert Dupontel se retrouvera en terrain connu, il ne pourra cependant passer à côté d'une grande nouveauté dans l'univers du cinéaste : l'émotion. En effet, pour son septième long-métrage, le réalisateur saupoudre sa folie d'une touche d'émotion qui donne une autre dimension à son cinéma. Difficile de na pas verser une larme lorsque le personnage interprété par Jackie Berroyer (un médecin atteint de la maladie d’Alzheimer) rassemble des indices pour rentrer chez lui et retrouver sa femme.
Ajoutez à cela une mise en scène inventive et une photographie éblouissante et vous obtenez un délice de long-métrage.
EN RÉSUME
En agrémentant sa folie et son œil critique d'une dose d'émotion, Albert Dupontel donne une dimension encore plus grandiose à son cinéma et livre ici assurément son meilleur film.
Adieu les cons | Un film de Albert Dupontel | 2020 |
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