Anti-Flag - American Fall - chronique
8/11/2017
Après les diatribes printanières, place aux factums automnaux : deux ans après un American Spring en demi-teinte, Anti-Flag est de retour dans les bacs avec American Fall. Fort d’une pochette du plus bel effet annonçant le ton virulent du groupe, une habitude, ce nouvel effort se veut plus concis – seulement onze titres, une première pour le combo. Si les morceaux sont moins nombreux, la recette, quant à elle, demeure la même (chant fédérateur, lignes de basse catchy, batterie chirurgicale, guitares tranchantes) mais semble sérieusement s’essouffler.
ANTI-TRUMP
La splendide pochette représentant le bureau ovale rempli de billets de banque formant une tête de mort ne laisse aucun doute quant aux valeurs anticapitalistes d’Anti-Flag, un anticapitalisme que le groupe dénonce depuis ses débuts en 1993. Des valeurs libertaires qui se retrouvent dans les textes de cet album qui dénoncent, en vrac, l’illusion du rêve américain (American Attraction), la pauvreté de la majorité de la population mondiale (Finish What We Started), l’attitude des gens qui n’ont pas conscience de rejeter la différence (Racists), ou bien encore la violence policière (Casualty).
On peut très certainement voir également dans cette pochette une attaque directe à Donald Trump, l’actuel locataire de la Maison-Blanche.
JOVIALITÉ ET DEXTÉRITÉ
Si le propos de American Fall se veut vindicatif, la musique, portée par un Chris#2 virtuose comme à son habitude, est joviale et dansante ; le bassiste nous gratifie encore de lignes de basse endiablées (The Criminals, When the Wall Falls – Rancidien à souhait –, Finished What We Started, Racists) qui coïncident avec les titres les plus intéressants de la galette. Cependant, certains morceaux manquent cruellement de consistance (Trouble Follows Me, I Came. I Saw. I Believed., Throw it Away), et, de fait, l’ensemble de constance.
S’il se trouve être un cran au-dessus de son prédécesseur, American Fall n’est reste pas moins loin du niveau des meilleurs albums du groupe de Pittsburgh – la faute à son manque de constance –, et on lui préfèrera largement For Blood and Empire, The People or the Gun ou encore The General Strike, les meilleures cuvées récentes du quatuor.