Daniel Defoe - Robinson Crusoé [critique]

Tout le monde pense connaître Robinson Crusoé mais, en fait, la plupart des gens ne connaissent que la première partie des aventures du plus célèbre des naufragés. Tombé en désuétude depuis bien longtemps, la seconde partie, qui narre la vie du personnage après que ce dernier a pu s'échapper de son île et rentrer chez lui en Angleterre, n'est plus guère imprimée à notre époque. Il faut donc louer la Pléiade de proposer à ses lecteurs un ouvrage qui contient les deux parties du roman de Daniel Defoe, ces dernières étant autant dignes d'intérêts l'une que l'autre.

S'inspirant très librement de la vie de Alexandre Selkirk (un marin écossais qui survécut plusieurs années seul sur une île déserte), Robinson Crusoé, dont le titre exact, traduit en français, est « La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l'Amérique, près de l'embouchure du grand fleuve Orénoque, à la suite d'un naufrage où tous périrent à l'exception de lui-même, et comment il fut délivré d'une manière tout aussi étrange par des pirates. Écrit par lui-même », raconte, comme son titre l'indique, l'histoire d'un marin qui, suite à un naufrage, vécut 28 ans seul sur une île déserte.

ROBINSON OU LES LIMBES DU PACIFIQUE

Que dire d'un chef-d’œuvre ? Daniel Defoe s'est attaché à ce que son récit soit empreint de la plus grande véracité possible, aussi la survie de son héros est décrite avec un réalisme bluffant. Tout au plus pourrait-on légèrement s'agacer de la veine qui accompagne Robinson tout au long du récit ; et encore, ce serait uniquement pour le plaisir d'ergoter – l'auteur anglais parvient à captiver le lecteur de bout en bout sans aucun temps mort, et c'est là le gage d'une qualité irréfutable.