David Vann - Sukkwan Island [critique]
25/1/2020
2020 est l'occasion pour les éditions Gallmeister de mettre à l'honneur un roman qu'elles ont publié il y a tout juste dix ans ; une de leurs toutes premières publications et un de leurs plus grands succès : Sukkwan Island. Écoulée à 250 000 exemplaire et récipiendaire du prix Médicis 2010, cette édition française à pour ainsi dire lancer la carrière de David Vann dans nos contrées, c'est une certitude, mais également bien au-delà de nos frontières. L'occasion pour les lecteurs les plus jeunes de découvrir cet immense roman, qui plus est augmenté d'une postface de l'auteur ô combien intéressante sur la genèse de son ouvrage et des conséquences bénéfiques que l'édition française à eu sur sa carrière.
Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, toute en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. Mais la rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin – quatrième de couverture de l'éditeur.
FATAL ISLAND
Une expérience à nulle autre pareille ; un prodigieux roman ; déroutant et émouvant ; un coup sur la tête ; un premier roman inoubliable ; une découverte à ne manquer son aucun prétexte – les critiques sont unanimes et dithyrambiques lorsqu'il s'agit d'évoquer Sukkwan Island, le premier roman de David Vann a avoir été publié en France.
Il faut dire que le livre est un véritable coup de poing dans l'estomac, en effet. Quel choc à mi-récit (je n'en dirai pas plus), quelle écriture immergante, quelles descriptions de la nature, quel talent de conteur – n'en jetez plus ! Pour son entrée dans les cercles littéraires français, l'auteur américain (qui fait allégeance aux éditions Gallmeister dans sa postface) signait un roman noir qui allait donner la couleur de son œuvre. Ne vous attendez pas à rire en ouvrant un ouvrage de David Vann, pas plus qu'à respirer la vie à pleins poumons en le refermant. Non, les romans de David Vann sont noirs et pessimistes, voire carrément anxiogènes. Mais tellement puissants.
Sukkwan Island est en effet une expérience à nulle autre pareille qu'il faut absolument vivre.