Izïa - Citadelle - chronique

Après deux albums résolument rock, Izïa a amorcé un virage musical en 2015 avec La Vague, un opus qui lorgnait fortement du côté de l'électro. Maladroit, pas abouti, pas complètement assumé (les relents de rock n'étaient pas toujours bien sentis), ce troisième album ne m'avait pas complètement convaincu. Citadelle, son quatrième effort, confirme l'évolution musicale entrevue dans le précédent mais, cette fois, la fille de feu Jacques Higelin assume pleinement les nouvelles sonorités qu'elle explore et délaisse entièrement le rock de ses débuts. Le résultat est une bombe sonore où la voix capiteuse de la chanteuse explose au milieu des nappes de synthé enivrantes.

DÉCHARGE ÉMOTIONNELLE

L'album de la maturité. Le terme est certes galvaudé, pourtant c'est exactement le sentiment qui prédomine lorsque la galette vinyle tourne sur ma platine. Le fait qu'Izïa se mette à nue dans ses textes – affirmation de soi, maternité, manque du père – n'est certainement pas étranger à la prégnance de ce sentiment. De titres en titres, la jeune femme tisse un album organique où liens du sang et liens du cœur s'entremêlent jusqu'à l'épilogue en guise de message d'espoir d'une mère pour son enfant.

Citadelle est un album pop qui déborde d'énergie et de mélodie, un disque complexe dans ses compositions et introspectif dans ses textes ; un disque où, cela est flagrant, l'enfant de la balle s'est investi corps et âme, a donné de sa personne pour livrer à son public un album qui est une vraie décharge émotionnelle.