Virginie Despentes – Baise-moi [critique]
26/07/2021
Fan de l’univers de Virginie Despentes depuis que, sur les bons conseils d’un ami, j’ai découvert cette auteure atypique au mitan des années 2000 avec Bye Bye Blondie, j’ai enfin pris le temps de lire Baise-moi, son premier roman publié en 1994. Et c’est peu dire que ce premier effort mérite sa réputation sulfureuse. Un roman sulfureux et jouissif.
Manu et Nadine, deux jeunes femmes paumées et sexuellement désinhibées, habitent dans une banlieue défavorisée de Paris. La première se prostitue, l'autre tourne dans des films pornographiques. Elles se rencontrent juste après avoir commis leur premier crime. Nadine a étranglé sa colocataire et Manu tiré sur un voyou de quartier qui a tabassé son ami et l'a défiguré au vitriol. Lasses des déceptions et des humiliations, elles décident de se lancer à travers la France dans une cavale extrême et violente, ponctuée de meurtres gratuits, beuveries et racolages sexuels.
HEY, HO, LET'S GO !
Que vient faire la célèbre interjection des Ramones en titre de paragraphe ? C’est simple, Virginie Despentes a longtemps frayé avec le milieu punk – lors de ses années lyonnaises, notamment – et cela se ressent dans Baise-moi qui est un roman punk dans tous les sens du terme. Punk dans l’attitude des personnages, punk dans la provocation que génère le propos, punk dans les dialogues, etc. Mais au delà de la provocation, Baise-moi est avant tout un très bon roman, fédérateur de l’univers singulier de Virginie Despentes qui me plaît tant.
À noter que je n'ai pas vraiment lu ce roman mais que je l'ai écouté. Et la version audio proposée par Audiolib est immersive grâce a des introductions de chapitres musicales qui mettent dans l'ambiance et à une narratrice qui donne vie avec talent à l'histoire.