Zadie Smith - Swing Time [critique]

Pour son cinquième roman, Swing Time – paru en France en 2018 –, la romancière britannique d'origine jamaïcaine Zadie Smith offre à ses lecteurs un livre dense sur le thème de la vocation, un livre qui interroge sur le sens que chacun donne à sa vie. Un livre majeur.

Elles sont issues  du même quartier populaire de Londres et folles de danse, se sont rencontrées dans un cours. La première, Tracey, une «  Shirley Temple basanée », a une mère qui vit d’expédients et un père plus souvent en prison qu’à la maison. Elle est très douée pour la danse. La seconde est la narratrice, son père est postier et sa mère, d’origine jamaïcaine, pratique le marxisme dans le texte. Elle est beaucoup moins douée, et même gauche. La première va décrocher des petits rôles à Broadway, la seconde va devenir l’assistante d’une star de la chanson qui se découvre, en Afrique, une fibre humanitaire. (Jérôme Garcin)

DESTINS CROISÉS

Si la danse est le point de départ et le fil conducteur de Swing Time, le cinquième roman de Zadie Smith aborde bien d'autres thèmes (l'engagement social et politique, le show-biz et la célébrité, l'ambition et les convictions), alternant les époques de narration. Si ces allers-retours temporels déroutent dans les premiers paragraphes, ne semblant répondre à aucune logique, on finit par s'y habituer à partir du moment où l'on a compris que ces retours en arrière suivent d'avantage une cohérence de pensée plutôt qu'une logique chronologique.

En résulte un roman dense mais fort, un roman somptueusement écrit et déroulé, un roman que l'on parcoure frénétiquement.