Christoph Ransmayr - Cox ou la course du temps [critique]
3/11/2019
Auteur autrichien prolifique mais dont une petite moitié seulement de l'œuvre a été traduite en français, Christoph Ransmayr est un romancier peu connu du grand public. Cox ou la course du temps, son dix-septième roman, est l'un de ceux que les lecteurs français peuvent parcourir grâce aux éditions Albin Michel. Si ce conte philosophique sur le temps est particulièrement bien écrit, il m'a cependant quelque peu rebuté de par son côté ésotérique beaucoup trop imprégné de philosophie, justement.
Dans la Chine du XVIIIe siècle, l’empereur Qianlong règne en despote sur une cour résignée à la démesure de son souverain. Son dernier caprice est une série d’horloges conçues pour mesurer les variations de la course du temps : le temps fuyant, rampant ou suspendu d’une vie humaine, selon qu’il est ressenti par un enfant, un condamné à mort ou des amants. Venu de Londres à l’invitation du souverain, Alistair Cox, le plus célèbre des horlogers du monde occidental, saura-t-il exaucer les désirs de Qianlong et freiner la course des heures ?
AU NOM DU TEMPS
Le temps qui passe est souvent, pour les êtres humains, une source d'angoisse – et ce depuis la nuit des temps ; peut-être est-ce aussi le cas pour Christoph Ransmayr et que cette angoisse l'a poussé à écrire un roman sur le sujet. Si nous ne connaîtrons jamais les raisons profondes du besoin de l'auteur autrichien d'écrire sur le temps, nous pouvons en revanche nous imprégner du résultat.
Et force est de constater que, pour moi, le résultat est mitigé ; si le style et la plume de Christoph Ransmayr sont d'un niveau rare en littérature, le propos ésotérique et trop empreint de philosophie (trop de philosophie tue la philosophie) m'a fait traversé le roman en simple contemplateur du style reléguant le propos au second rang.