Sans un bruit [coup de cœur]
24/6/2018
Si vous n’êtes pas fan de la série The Office, le nom de John Krasinski ne vous dit sûrement pas grand-chose. Acteur et réalisateur somme toute peu connu du grand public, l’époux d’Emily Blunt, pour son troisième film en tant que metteur en scène, fait pourtant montre d’un talent indéniable – et ce que ce soit devant ou derrière la caméra. En effet, en plus de se trouver aux manettes de Sans un bruit, et d’en être accessoirement le co-scénariste, il se charge également d’y interpréter le premier rôle masculin aux côtés de sa charmante épouse. Et le couple crève l’écran dans ce qui s’avère sans conteste être un film marquant le renouveau du film d’horreur.
Dans un monde post-apocalyptique, les rares survivants vivent sous la menace de terrifiantes créatures, aveugles mais dotées d’une ouïe surdéveloppée. Au moindre bruit, ces dernières fondent sur le « coupable » et n’en font qu’une bouchée. Ainsi réduit au silence, une famille du Midwest tente de survivre bon gré mal gré, jusqu’au jour où elle se trouve contrainte d’affronter l’une de ces créatures…
UN POSTULAT DÉMENT PARFAITEMENT EXPLOITÉ
Si Sans un bruit a réalisé le troisième meilleur démarrage de tous les temps pour un film d’horreur aux États-Unis (au coude à coude avec Paranormal Activity 3 mais loin derrière Ça), ce n’est sûrement pas un hasard. Postulat dément, intrigue captivante, ambiance oppressante, acteurs au diapason, tout est réuni pour que le spectacle soit au rendez-vous. Et John Krasinski parvient à merveille à installer un climat anxiogène grâce à son univers quasi-muet. Et croyez-moi, quand il n’y a pas un bruit dans une salle de cinéma (ouf, les gros lourds irrespectueux qui ne peuvent pas survivre 1h30 sans leur sacro-saint smartphone et autres nicasseuses avaient piscine) et que l’acteur en gros plan sur l’écran de cinéma est en train de se liquéfier en silence, et bien c’est anxiogène au possible !
UN FILM ALLÉGORIQUE
C’est John Krasinski lui-même qui le dit, Sans un bruit est une allégorie qui raconte ce que signifie être parent. Le cinéaste précise également qu’il n’a pas voulu faire un film qui fait peur, mais un film sur une famille. Si la métaphore de la parentalité ne sautera pas aux yeux de tout le monde – il faut creuser pour l’appréhender –, le côté horrifique est pour sa part bien prégnant et le film ne manquera pas de faire sursauter le spectateur sur son siège, grâce à une utilisation parcimonieuse et intelligente du jump scare. Un conseil : pensez à respirer malgré l’ambiance suffocante !
EN RÉSUME
Là où tant d’autres se sont fourvoyés, Sans un bruit réussit à captiver et à tenir le spectateur en haleine de bout en bout sans avoir recours aux figures éculées inhérentes au genre horrifique. Une réussite totale !
Sans un bruit | Un film de John Krasinski | 2018 |
---|---|---|